...En me renseignant sur la page myspace des orléannais d’AKPHAEZYA, j’avais eu comme un début d’inquiétude en écoutant quelques extraits du premier album, Anthology II : Links From The Dead Trinity, surtout en entendant, comme je l’ai écrit plus haut, les hurlements hystéro pétés de ce qui est censé faire office de chanteuse au sein de ce quatuor. Un imposant clavier Korg installé au milieu de la scène me laisse aller à imaginer que Nehl, la sus mentionnée chanteuse, pourrait être gênée dans ses envies de déplacements du fait de cette masse volumineuse. Mais voilà, les a priori tuent tout… AKPHAEZYA est plus qu’un groupe, c’est un véritable concept, issu de l’imagination fertile de Stephan H., guitariste et fondateur de cette entité à laquelle se sont greffés les talents du véritable phénomène vocal qu’est Nehl (sa formation classique y est certainement pour beaucoup), du bassiste Stéphane BEGUIER et du batteur explosif Loïc MOUSSAOUI, un concept digne d’un Seigneur Des Anneaux doublé des parties les plus complexes de Donjons et Dragons et des instants les plus sombres de Dark Crystal. Une terre éclairée par des soleils jumeaux, sur laquelle règne une reine despotique qui a étendu son empire infernal sur les 14 royaumes… On imagine aisément le déroulement de l’histoire – ou, tout du moins, d’une partie de cette histoire qui doit être contée au cours de cinq albums – dont le groupe présente ce soir un des volets. Des moments de douceurs devraient donc côtoyer d’intenses drames horrifiques. Seulement, là encore, c’est trop simple.
AKPHAEZYA est complexe et, très rapidement, m’emporte dans cet univers à la fois intrigant, envoûtant et effrayant. Le groupe parvient en une fraction de seconde à changer d’ambiance de façon très naturelle, passant du Heavy à des sons orientaux, pour venir flirter avec le Speed ou le Death ou, a contrario, le jazz et le blues. Et, là encore, contrairement à mes impressions premières, Nehl ne fait pas que vocalement dégueuler, elle en est bien loin ; son chant, du vrai, colle parfaitement à cet environnement musical, un chant par moment doux et léger, à d’autre puissant, par instants taquin et narquois, et en fin de set plus qu’hystérique. J’entends aussi bien, de nouveau, Kate BUSH que Nina HAGEN ou Klaus NOMI parmi d’autres… C’est dire l’étendue vocale de la chanteuse, véritable spectacle vocal et physique dont l’énergie et la folie l’accompagnent tout au long de ce set...


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