Selection VS du 28/07/2008 @ 09h38
AKPHAEZYA - Anthology II (Ascendance/Season of Mist) -
Note : 17/20

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas du groupe dont il est ici question dont je parlerai pour débuter cette chronique. En effet, je voudrais par cette intro mettre l’accent sur un label manager pas comme les autres, j’ai nommé Lee Barrett, fondateur de Candlelight records, boss de la défunte sous division d’Earache, Elitist, ex- EXTREME NOISE TERROR, ex-DISGUST désormais co-manager d’Ascendance records et bassiste de TO-MERA (bah oui, tout le monde a le droit de faire des erreurs pas vrai ?).
Hé bien figurez-vous que ce gus en dépit de ses origines britanniques, a un goût certain, un pif des plus aiguisé pour flairer les barjots talentueux, les hypertrophiés du bulbe fourmillant d’idées, les thérapies de groupe inventives. Bref ce type est un peu le pendant européen de The end records aussi, il n’est pas surprenant de voir les deux labels collaborer sur certaines signatures comme pour les STOLEN BABIES ou UNEXPECT. C’est aujourd’hui au tour des petits frenchies d’AKPHAEZYA de bénéficier d’un deal décent pour épandre leur métal éclectique à une plus vaste échelle que celle de l’autoproduction.

Pour ceux qui s’en souviennent, AKPHAEZYA s’était déjà fait remarquer en arrivant parmi les finalistes atypique lorsque nous avions organisé le tremplin Hellfest en 2007. Vous aviez sans doute été quelques-uns à remarquer l’incroyable personnalité musicale du groupe orléanais et ceux qui avaient déjà poussé l’investigation jusqu’à l’acquisition de leur démo de 2004 seront sans doute surpris de constater que ce premier album dont il est ici question porte non seulement le même titre mais également la même liste de morceaux dans un ordre identique. Pourtant les deux enregistrements sont radicalement différents puisqu’AKPHAEZYA a profité de ces quatre dernières années pour remanier ses titres au point d’amputée la durée initiale d’ « Anthology II » de quelques 18 minutes et surtout pour réenregistrer l’ensemble avec des moyens plus appropriés pour un résultat diablement dépaysant.

Les horizons d’AKPHAEZYA sont vastes classique, lyrique, jazz, ambiant, ethnique, psychédélique, expérimental, blues, pop indé et même reggae tout en conservant un fil conducteur métallique. Mais « Anthology II » est avant tout l’œuvre d’un quatuor de virtuose mené par Stephan H., un guitariste à la richesse de jeu incroyable et surtout Nehl Aëlin une chanteuse/pianiste exceptionnelle dans chacun des nombreux registres qu’elle aborde sur cette galette. Nymphe diaphane et cristalline, grande prêtresse psalmodiant, hystérique maîtrisée, diva des ambiances feutrées ou growleuse de charme ce n’est pas pour rien qu’AKPHAEZYA situe sa musique quelque part entre ATROX et ARCH ENEMY.

Le groupe, fichtrement doué pour les orchestrations, fourmille d’idées et les transpose merveilleusement pour nous entraîner dans un captivant voyage où chaque break, chaque détour est source de surprises souvent inattendues. Le plus surprenant dans toute cette affaire, c’est que « Anthology II » n’est pas le genre d’album difficile d’accès qui nécessite un réel apprentissage pour en savourer toute la mesure. Ici, pas de collision de thèmes ou de plans juxtaposés pour le simple plaisir de faire compliqué. Tout semble couler de source même si AKPHAEZYA capte notre attention par le biais de son insaisissable personnalité kaléidoscopique et par la beauté simple de certains passages qui continuent de m’arracher des frissons de délice.

Ceux qui pensaient jusqu’alors que le rôle des groupes à chanteuse se limitait à l’efficacité d’un laxatif pourraient bien revoir leur jugement mais pour cela il leur faudra une certaine ouverture d’esprit et également un certain sens de l’humour car AKPHAEZYA n’en manque pas.

Dans l’ultime souci de terminer cet article avec une objectivité égale, je terminerais par les deux seuls points réellement négatifs de ce premier album car, comme vous n’aurez pas manqué de le remarquer, le visuel de la pochette comme le logo sont de véritables outrages à la vue comme au bon goût. Ceci dit, je connais un bon ophtalmo pour l’ORL, je crois qu’ils n’en auront pas besoin.

Passionnant, inventif, subtil et chargé de sentiments… la classe quoi !


Par TONTON 17/20

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