« La frontière du metal est atteinte et on est à la limite du supportable pour un fan de notre chère musique », voilà les commentaires les plus acerbes que l’on pourrait trouver chez certains metalleux bloqués dans des schémas musicaux restreints.
Les orléanais d’Akphaezya présente certes une musique au limite du metal mais également aux limites de toutes les musiques puisque ce quatuor a le don de mélanger de nombreuses influences passant ainsi à travers les chapitres de cette « Anthology » par des passages typés jazz, rock, oriental, folk, death, thrash.
Le tout est servi par des musiciens talentueux et surtout une chanteuse (et claviériste) Nehl Aëlin de grand talent qui apporte à la musique complexe de Stephan H. (guitare) un supplément d’âme qui parfois rajoute à la confusion des genres et vous entraîne au-delà des limites de toute compréhension.
Nehl parvient à moduler sa voix dans des registres très différents apportant aux compositions une valeur ajoutée surprenante, les instruments ne sont pas en reste alternant avec une facilité déconcertante les cassures de rythme afin de mieux repartir.
Comme dans un grand huit, on se sent ballotté, ça monte et ça redescend successivement mais au final on ressort avec la mine réjouie (sauf pour ceux qui ont l’estomac fragile )
Dès lors, on accepte facilement la dénomination de « free metal » donnée par le groupe à sa musique. Difficile de dompter une telle oeuvre, il vaut mieux se lâcher et se laisser emporter dans le monde et le concept d’Akphaezya qui passe par de nombreuses émotions et ne peut se résumer en quelques mots.
Le petit défaut comme toutes les autoproductions ou presque de ce premier effort est le son. Il manque parfois de puissance sur certains titres qui mériteraient grandement une production à la hauteur du jeu des musiciens ; ce sera peut être pour une prochaine fois.
Ce groupe prouve une nouvelle fois que notre genre favori recèle un nombre infini de facettes et c’est précisément cette diversité qui en fait la richesse. Du grand art certes schizophrénique mais du grand art quand même.
Nota: Akphaezya a rajouté l’image sur ce CD avec le titre le plus puissant de l’album« The golden vortex of Kaltaz » filmé lors de leur prestation au Metalloween 2003, là au moins on comprend que la présence du groupe dans le monde du metal n’est pas usurpé.[07,5/10]

(Chronique de l'Album faite par Clayman pour Metal-chroniques

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