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image AKPHAEZYA
Anthology IV (the tragedy of Nerak)
Label :
Code666


Difficile de décrire la musique de Akphaezya qui, à l'instar de groupes tels que Diablo Swing Orchestra, Carnival in Coal, Pin-Up Went Down ou Angizia, pour ne citer qu'eux, font un mélange de styles variés tellement personnel qu'on ne peut définir que comme du metal avantgardiste ou du free metal, selon les termes des intéressés, pour faire court. Ça va d'ailleurs bien au delà du metal.

Akphaezya, qui existe depuis 10 ans maintenant, s'était déjà fait remarqué avec le génial mais complètement allumé "Anthology II: Links from the Dead Trinity", autoproduit en 2004, qui sera réenregistré pour ressortir en 2008 via le label Ascendance Records. Pour ce second album c'est le label italien Code666 qui se charge du boulot.

C'est orné d'une imagerie tirée de la Grèce antique que débarque "Anthology IV : The Tragedy of Nerak", dont la liste des chansons est divisée en 4 scènes. Il débute sur une intro très posée et ambiante pour laisser la place au titre "A Slow Vertigo". Là, on commence à se poser des questions. Où est passé le grain de folie du groupe ? Le morceau, aussi bon et bien exécuté soit-il, reste plutôt simple dans sa construction malgré ses quelques touches industrielles du début et le final avec piano et violon. Mais le son Akphaezya tel qu'on le connait reprend très vite ses droits avec la suite. On est rassuré ! Le groupe déballe sa musique à base de jazz, d'influences orientales, de pop rock, de passages blues, etc..., le tout venant se greffer sur la rythmique metal exécutée de main de maître. "Hubris", par exemple, démarre comme un morceau de doom metal aux sons d'orgue funéraire, mais est entrecoupé de passages swing déroutants et de vocalises jazzy, marque de fabrique de Akphaezya, entre autres. "Utopia" nous entraîne dans un metal festif où la chanteuse donne dans un registre arabisant. Ce qu'on retrouvera dans le final de "Dystopia". L'instrumental "Transe H.L. 2", lui, fait montre du talent de pianiste de Nehl Aëlin. "Genesis" reprend un peu le côté plus metal et moins casse-tête de "A Slow Vertigo". Les musiciens s'y expriment peut-être plus largement, sans pour autant affirmer qu'ils passent inaperçus ailleurs sur le disque, loin de là. "Nemesis", qui a fait l'objet d'une vidéo, nous rapproche un peu plus de leur premier album avec un rythme rapide et totalement décadent. Le groupe donne même dans l'ambiance latino avec ses guitares flamenco sur l'épique "The harsh verdict". Le disque se termine de la même façon qu'il a commencé avec l'épilogue très calme dont seuls des chuchotements transparaissent du son ambient. Au final, aucun morceau ne se ressemble mais le tout forme une pièce musicale très cohérente.

Nehl Aëlin prouve sur ce disque, si besoin en était, qu'elle est une extraordinaire chanteuse, à mille lieues de celles plus "classiques", tant elle peut moduler sa voix comme bon lui semble. Aussi étonnant que cela puisse paraître, même les growls, notamment sur le titre "Sophrosune" avec ses passages plus black metal, sont l’œuvre de l'artiste. Une artiste multi-talent puisqu'elle s'occupe aussi des claviers et de toute la partie "non-metal". Si vous êtes fan, sachez qu'elle a également déjà sorti 2 albums solos. Mais Akphaezya c'est aussi ses 3 comparses depuis les débuts : en plus du batteur Loïc Moussaoui, on y retrouve le bassiste Stéphane Béguier et le guitariste Stephan H qui sont connus pour évoluer dans le groupe de thrash/death humoristique Za Piratz.

On pourrait éventuellement dire que sur ce second album, Akphaezya a en quelque sorte perdu un tout petit peu de son côté totalement cramé du bulbe mais ça n'enlève rien au fait qu'ils ont sorti une fois de plus un chef-d’œuvre de metal inclassable. Les amateurs de musiques aventureuses ne doivent pas passer à côté de cette perle !

On attend la suite !